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Aménagement intérieur, l'innovation écologique!

Les établissements hôteliers doivent aujourd’hui conjuguer rentabilité et qualité d’accueil, tout en minimisant leur empreinte carbone. Selon l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise Énergétique), le secteur touristique génère à lui seul 11 % des émissions totales de gaz à effet de serre, dont 1/8ème est directement imputable à l’hôtellerie et à la restauration. Retouch’up accompagne les hôteliers dans leurs objectifs de réduction d’émissions de GES (Gaz à Effet de Serre) grâce à leur expertise et à leurs solutions innovantes de remise en état et de relooking des aménagements intérieurs, évitant ainsi des remplacements coûteux et écologiquement néfastes.


Informations Entreprises : Quels sont les principaux défis environnementaux auxquels votre secteur doit faire face ?


Pierre Maïsetti (Directeur général et associé de la société Retouch’up) : La situation actuelle du secteur touristique se porte bien ; la France est toujours le pays qui attire le plus de touristes dans le monde. Toutefois, les critères de choix des voyageurs ont évolué et imposent de nombreux défis aux établissements hôteliers. D’après des études publiées par l’IFOP en 2021, 74 % des Français citent au moins un critère RSE comme critère de choix d’un établissement CHR et 44 % se déclarent prêts à payer plus cher leur séjour afin de

voyager de manière responsable et respectueuse de l’environnement. En tant qu’experts des solutions de réemploi, nous devons épauler les structures de tourisme sur les critères environnementaux, un des trois piliers de la démarche RSE. L’allongement de la durée d’usage des FF&E (Furniture, Fixtures & Equipment) - les biens d’aménagement intérieur en

français — est notre spécialité, afin de proposer des alternatives au remplacement, qui était autrefois la seule solution sur le marché. Retouch’up propose des solutions artisanales permettant de limiter les remplacements de manière efficace et écologique, s’inscrivant ainsi dans une logique de prolongation de la durée d’usage des biens existants. L’Ademe rappelle que le meilleur déchet est celui qui n’est pas créé. En prolongeant l’utilisation des biens, nous réduisons l’impact écologique des structures hôtelières.


Pour le secteur du tourisme, le vrai défi est de prendre en compte ces attentes exprimées par les usagers. Pour nous, il s’agit de promouvoir ces nouvelles pratiques et de démontrer que les solutions de réemploi ont leur place sur ce marché grâce à leurs avantages économiques et écologiques.


I.E : Qu’en est-il en pratique ?


Pierre Maïsetti : La France est actuellement dans une phase de développement des dispositifs d’accompagnement, de contrôle et de suivi liés à ces défis environnementaux. Afin de pouvoir prendre des décisions éclairées, il est nécessaire d’avoir accès à des informations factuelles concernant l’impact écologique de son activité.


Par exemple, le remplacement d’une baignoire en parfait état de fonctionnement mais présentant des rayures ou des éclats va immobiliser une chambre 2 à 3 jours minimum. La production et la pose d’une nouvelle baignoire représentent environ l’équivalent 400 kg de CO² émis, soit un vol Paris-Istanbul en avion. Cette intervention génère énormément de déchets directs et indirects qui ne sont pas comptabilisés dans cette estimation. Chez Retouch’up, nous avons récemment mis en place une calculatrice d’impact qui nous permet de fournir à nos clients une estimation de l’impact de nos interventions en termes d’émissions de CO2 par rapport à une solution de remplacement.


I.E : Pouvez-vous expliquer comment vos techniques de ‘touch up’ contribuent à la durabilité et à la préservation des aménagements intérieurs ?


Pierre Maïsetti : Nos techniques se concentrent sur de petites réparations, en reconstituant la matière endommagée avec des résines ou des mastics, suivies d’une retouche peinture pour harmoniser le résultat avec l’aménagement existant. Ces méthodes s’appliquent à divers supports et mobiliers dans les établissements hôteliers : portes, baignoire, receveur de douche, comptoirs, dressing, tables, bureaux… Nous avons également développé des solutions de relooking et de conception sur mesure avec la même approche : conserver au maximum l’existant lorsque c’est techniquement possible.


Notre ambition est de prolonger la durée de vie des éléments existants et, si c’est inévitable, de les remplacer par des solutions responsables. Cela implique de réfléchir à la valorisation des matériaux usagés et de privilégier des matériaux fabriqués en France ou en Europe, avec un faible impact écologique.


I.E : Comment envisagez-vous de développer et de diffuser votre savoir-faire à travers votre nouvelle formation prévue pour l’automne 2024 ?


Pierre Maïsetti : Cette formation d’une semaine sert d’introduction pour démocratiser nos méthodes. Elle s’adresse principalement aux artisans, mais aussi aux personnes en reconversion professionnelle souhaitant développer leurs compétences et leur activité avec ces techniques. Notre ambition est de démocratiser ce savoir-faire en offrant des conseils techniques et en insistant sur des valeurs essentielles telles que la sobriété, l’écologie et l’allongement de la durée d’usage. Notre objectif est de former une nouvelle génération d’artisans partageant notre approche de l’aménagement intérieur, sur tout le territoire français, afin de limiter les déplacements — qui restent notre principal post d’émissions de carbone. À terme, nous envisageons de développer un système de franchise dans les zones pertinentes. L’enjeu est de faire connaître ces solutions et de les intégrer dans les pratiques courantes de maintenance et de rénovation.


I.E : Comment percevez-vous l’avenir ?


Pierre Maïsetti : En France, l’engagement environnemental est devenu primordial pour les voyageurs, et les acteurs du secteur hôtelier l’ont bien compris. Ils se préparent activement à opérer ce changement. Pour autant, les Français ne souhaitent pas renoncer au voyage. Les établissements touristiques doivent faire évoluer leur offre afin de proposer des solutions d’hébergement les plus respectueuses de l’environnement. En ce qui concerne l’aménagement des hôtels, nos solutions font partie d’un ensemble de solutions écoresponsables qui se développent. Les offres d’aménagement à partir de matériaux recyclés, reconditionnés ou de seconde main se développent également.


Nous sommes par exemple à l’origine de la création de l’association PRO (Pôle Réemploi Occitanie) qui rassemble plusieurs acteurs complémentaires proposant des solutions de réemploi dans la filière des FF&E (matelas, électroménager, équipements professionnels de seconde main). Ce genre de coopération entre acteurs économiques engagés dans la transition est sans doute l’une des pistes à suivre pour accélérer la transition du secteur touristique.

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