Outil d’accélérateur pour les start-ups et les industriels dans la deeptech, iXcampus offre à la fois des plateaux techniques partagés ainsi qu’une usine clé en main. Un concept unique en France et une aubaine pour les entreprises du secteur : un campus de ce type assure un effet d’attractivité et de fidélisation incomparable pour leurs salariés en plus de booster leur innovation.
« Pour créer des champions industriels, il faut aller vite pour conserver son avance tout en sachant s’entourer de talents ». Julien Lalanne, Directeur Général d’iXcampus, ne fait pas mystère de son ambition : faire émerger des start-ups françaises de la Deeptech qui deviendront à terme des poids lourds du secteur. Son entreprise à mission - et labélisée B Corp - construit et anime des campus au service de l’innovation et de l’industrie où recherche, enseignement, entrepreneuriat et industrie convergent. En formant un écosystème novateur, iXcampus offre à la fois une plateforme d’innovation et un outil industriel clefs en main permettant de mutualiser des moyens techniques lourds. L’idée est donc de faire franchir deux étapes importantes aux starts-ups : passer du laboratoire au premier client et du premier client à l’échelle industrielle.
« Nous disons à tout cet écosystème : nous allons vous aider à sortir du labo de recherche publique, à vous entourer d’une équipe, à accéder à des plateaux techniques partagés qui évitent de devoir investir dans des machines, à vous confronter aux industriels du secteur. Et une fois que vous pouvez lever des fonds ou que vous commencez à avoir du chiffre d’affaires, on vous aide à passer dans le monde de l’usine. On dé-risque, on va plus vite, et on fait émerger les champions industriels en leur fournissant des talents notamment grâce aux formations d’excellence hébergées sur nos campus » résume Julien Lalanne.
Désiloter pour innover
Après avoir passé 20 années dans le secteur de la deeptech, le directeur en a en effet tiré un constat : réussir dans ce milieu suppose d’être rapide, efficace et de casser les silos. Or, en France, entre le moment où émerge une innovation dans un laboratoire public et le moment où elle devient un objet industriel, le temps peut s’avérer bien long. Le directeur a alors voulu monter un écosystème d’initiative privée en forte collaboration avec le public pour intégrer la chaine d’innovation allant du labo à l’usine et le tryptique recherche-innovation-formation en partant du besoin de la filière industrielle.
« Il y a un très bon niveau de recherche en France, reconnaît Julien Lalanne. On le voit dans l’obtention des prix Nobel ou le classement de nos universités. Mais une défiance existe entre le monde public et privé. La difficulté, c’est de sortir des innovations et de transformer cette innovation en quelque chose d’économiquement concret. L’innovation reste bloquée dans les labos car on ne sait pas la faire sortir de l’université. La deuxième difficulté est de transformer les start-ups en industries. Il y a peu, à l’occasion de l’inauguration d’un bâtiment de l’Institut d’Optique Graduate School sur le plateau de Saclay, on se demandait pourquoi tant de start-ups sortaient de cet institut. Cette école a un statut particulier qui lui confère les avantages du public et du privé. Elle peut sortir un prix Nobel de physique et certaines des plus belles start-ups du quantique. C’est très original mais malheureusement presque unique en France. Dans notre pays, nous n’avons pas assez d’écosystèmes intégrant recherche, formation et industrie, engendrant ainsi un effet de silo. En cassant ces silos, nous permettons à plus d’innovations naissant dans les laboratoires de recherche de trouver un cas d’usage et un marché. Nous renversons la chaîne de l’innovation en partant du besoin des industriels pour irriguer la recherche appliquée. ».
« On ne livre pas juste une sorte de village, nous concevons puis nous animons les campus, reprend Clara Doly, Directrice des programmes – iXcampus. On est au cœur de la machine, on développe des programmes d’incubation ou d’accélération pour les startups en lien avec CNRS innovation et BPI France. L’immobilier est un outil essentiel mais juste un outil, ce n’est pas la finalité. Notre modèle économique est basé sur la péréquation : nous pouvons faire venir des acteurs de l’université publique sur nos campus avec un loyer modéré parce que de l’autre côté de la chaîne, nous avons des industriels de référence qui valorisent cet écosystème. Tous les acteurs du campus sont complémentaires ».
Un campus amené à grandir
Niché dans la verdoyante ville de Saint-Germain-en-Laye, le site d’iXcampus profite d’une localisation privilégiée et d’une position stratégique pour accueillir tous les jours des techniciens et ingénieurs d’entreprises, des étudiants et enseignants-chercheurs d’universités et de grandes écoles. Accueillant déjà 450 étudiants et plus de 500 salariés d’entreprises technologiques, le campus doublera sa capacité d’accueil (en passant de 20 000 à 40 000 m2) en 2025 afin d’accueillir plus de 2000 étudiants, enseignants- chercheurs, techniciens et ingénieurs. L’entreprise ambitionne ensuite de créer un véritable réseau de campus sur l’ouest francilien sur un arc Saint-Germain-en-Laye / Saclay pour créer un écosystème capable de rivaliser à l’échelle européenne tout en répondant aux besoins d’une région polycentrique. Fin 2025, iXcampus sera l’un des plus grands campus d’Europe dans les domaines des nanotechnologies, de la photonique et du quantique.
« En France, on trouve des acteurs qui proposent d’une part des contenants adaptés, de l’immobilier productif, et d’autre part des incubateurs, des start-up studio… mais peu d’acteurs font les deux, et quasi personne n’y associe la formation analyse Julien Lalanne. Nous n’essayons pas de faire le métier de nos partenaires, on ne se lance pas dans la formation par exemple. Nous accueillons les meilleures formations universitaires, nous les aidons à adapter leurs cursus pour qu’ils soient au plus proches des besoins des industriels et leur donnons un environnement favorable à leur développement. Nous faisons travailler tout ce monde ensemble autour de grosses «machines à café» que sont les plateaux techniques partagés. Pour une start-up ou une PME qui doit changer d’échelle, c’est rassurant d’intégrer une communauté. Ensemble, étudiants, chercheurs, entrepreneurs inventent les technologies qui participeront à l’avènement d’un futur durable et désirable ».